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Pension de retraite : quelle est la moyenne ? Découvrez les chiffres clés

Un billet de train à la main, deux regards qui se croisent. Chacun son ticket, chacun sa trajectoire. L’un savoure ses virées mensuelles, l’autre surveille son porte-monnaie avant de commander un café. Sous cette scène anodine, la vraie interrogation gronde : à combien s’élève réellement la pension moyenne d’un retraité français ?

Derrière les pourcentages et les moyennes, il y a des destins, des concessions, parfois des surprises. Les chiffres de la retraite racontent en filigrane l’histoire d’un pays, de ses choix collectifs, de ses fractures et de ses solidarités. Au-delà des bulletins officiels, la réalité d’une pension, c’est une part de vie, condensée en un virement mensuel. Regardons ce que cache la ligne de la moyenne nationale.

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Panorama des retraites en France : chiffres clés et réalités

La direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) dresse une cartographie claire de la retraite hexagonale. Fin 2023, la France comptait près de 17,1 millions de retraités bénéficiant d’une pension de droit direct, tous régimes confondus : anciens salariés du privé, fonctionnaires, agriculteurs, indépendants… Impossible de résumer ce maillage complexe en quelques lignes tant les trajectoires divergent.

Ici, l’histoire sociale a légué une pluralité de régimes. On distingue notamment :

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  • Régime général (salariés du privé), qui englobe plus de 13 millions de retraités.
  • Régimes alignés (indépendants, salariés agricoles) et régimes spéciaux (fonction publique, SNCF, RATP, professions libérales).

Un chiffre pèse dans le débat : le ratio entre actifs cotisants et retraités plafonne à 1,7 cotisant pour un retraité. Ce déséquilibre structurel questionne la solidité du modèle, alors que la population vieillit et que l’espérance de vie s’allonge sans faiblir.

Pour la DREES, la pension moyenne brute atteint 1 531 euros par mois, tous régimes confondus. Mais cette moyenne, si commode, masque des écarts abyssaux, selon la longueur et la nature de la carrière, le secteur d’activité, ou les accidents de parcours. La retraite en France, loin d’être une mécanique uniforme, épouse la diversité des destins professionnels.

À combien s’élève réellement la pension moyenne en 2024 ?

La dernière analyse de la DREES est sans appel : la pension moyenne brute versée en 2024 s’établit à 1 531 euros par mois. Avant prélèvements sociaux, précisons-le. Après ces retenues, la pension nette redescend à 1 400 euros mensuels.

Mais derrière cette moyenne, le grand écart. Plus de 54 % des retraités perçoivent une pension inférieure à la moyenne nationale. À l’autre bout, moins d’un tiers franchit la barre symbolique des 2 000 euros bruts par mois.

  • Le minimum vieillesse (allocation de solidarité aux personnes âgées, AspA) s’élève à 961 euros par mois pour une personne seule.
  • Près de 600 000 personnes bénéficient de ce socle en 2024.

La pension moyenne varie radicalement selon le régime d’affiliation :

Régime Montant moyen brut mensuel
Régime général (salariés du privé) 1 220 €
Fonction publique d’État 2 250 €
Artisans et commerçants 900 €

Le montant versé dépend de mille variables : durée de cotisation, niveau de salaire, interruptions d’activité, périodes assimilées, éventuelles bonifications… Chaque carrière dessine sa propre trajectoire sur l’échelle des pensions.

Disparités et écarts : pourquoi tous les retraités ne touchent pas la même pension

Difficile d’éluder les fractures qui traversent le paysage des pensions. Premier facteur d’inégalité : la différence femmes-hommes, qui demeure cinglante. En 2024, les femmes touchent en moyenne 40 % de moins que les hommes. Derrière cette statistique, des carrières souvent en pointillés, le temps partiel subi, les arrêts pour enfants. La maternité laisse encore sa trace sur le relevé bancaire.

L’âge de départ pèse également dans la balance. En France, l’heure de la retraite sonne en moyenne à 62,1 ans pour les femmes, 62,6 ans pour les hommes. Un trimestre manquant se traduit par une pension rabotée. À l’inverse, prolonger sa carrière permet d’engranger une surcote. Un choix rarement neutre.

Autre facteur : la pension de réversion, qui concerne surtout les femmes (elles sont plus de 90 % à en bénéficier). Elle représente une partie de la retraite du conjoint disparu, mais son montant reste bien en deçà d’une pension complète.

  • En 2024, la pension moyenne de droit direct pour les femmes atteint 1 100 euros, contre 1 750 euros pour les hommes.
  • La pension moyenne de réversion est de 730 euros par mois.

La complexité des régimes aggrave les écarts : un ancien fonctionnaire touche souvent bien plus qu’un commerçant ou un artisan. Cotisations, règles spécifiques, bonifications : chaque statut génère ses propres règles du jeu.

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Comment la pension moyenne française se compare-t-elle à celle de nos voisins européens ?

Un écart de niveau de vie entre retraités européens

La pension moyenne française occupe une place médiane dans le concert européen. D’après Eurostat et la DREES, un retraité en France reçoit en moyenne 1 530 euros bruts mensuels. Ce montant positionne l’Hexagone au-dessus de la moyenne du continent, mais loin des sommets atteints par certains voisins.

  • En Allemagne, la pension moyenne ne dépasse pas 1 200 euros, avec des variations selon les Länder.
  • En Espagne, elle grimpe à 1 370 euros.
  • L’Italie affiche 1 450 euros en moyenne.
  • Aux Pays-Bas, avec un système combinant public et privé, la moyenne culmine à près de 1 900 euros.

Des écarts qui s’expliquent par l’histoire sociale et les systèmes de retraite

La France conserve un taux de remplacement élevé : la pension représente environ 74 % du dernier salaire, contre 51 % en Allemagne, 67 % en Italie. Ce niveau s’explique par une tradition de solidarité, la structuration des régimes de base et complémentaires. La France reste toutefois derrière les pays scandinaves, où les seniors maintiennent un niveau de vie quasi équivalent à celui des actifs.

Mais attention à ne pas juger sur le seul montant affiché : le confort de vie des retraités dépend aussi des prix, du logement, de la santé. Ce tableau européen met en lumière la spécificité française : ni paradis, ni enfer. Juste une moyenne, qui, pour beaucoup, ressemble à un plafond de verre ou à un plancher fragile.

Reste ce virement, attendu chaque mois, qui dicte souvent le tempo du quotidien et redessine le sens du mot liberté. Demain, sur le quai, les conversations continueront : et vous, vous touchez combien ?

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